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Daech, ou la terreur au nom de l’Islam

     



 Daech, ou la terreur au nom de l’Islam
 
« Daech »
 (Etat islamique en Irak et au Levant/EIIL/ ou ISIS en anglais) ce monstre qui apparait soudainement et sans préavis, constitue une énigme sur la scène géopolitique et géostratégique moyen orientale. Comment appréhender un tel phénomène  


D’où ils viennent
?


Produit de la guerre américano-britannique contre l’Irak, déclenchée au printemps 2003, et en passant par la guerre civile syrienne, Daech est né en Irak, lorsque, pour combattre l’occupation américaine de 2003, une poignée d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et de fondamentalistes irakiens, rejoints par des djihadistes venus d’Afghanistan, prêtent allégeance à Al-Qaida
.


Entité monstrueuse née sur les décombres du conflit syrien (180.000 morts), cette organisation terroriste est le symptôme de la maladie qui ronge le Moyen-Orient. Nihiliste et millénariste, elle est le résultat terrifiant de la vacuité politique dans cette région
.

Le mouvement émerge pour exacerber la division et la violence entre confessions et ethnies différentes: chiites, sunnites wahhabites, jihadistes, kurdes. C’est une sorte de retour vers le tribalisme


Des quatre coins du monde, des  volontaires affluent vers la Syrie, pour rejoindre le plus grand djihad transnational jamais mené. Ce sont des laissés-pour-compte de l’intégration dans leurs pays respectifs qui y trouvent une identité alternative et une vocation à leurs vies.
Qui les soutient et quel agenda extérieur servent-ils
?


La carte géopolitique du  proche Orient que nous connaissons est en train de se métamorphoser. Soutenues par les monarchies pétrolières, la Turquie, les Etats-Unis, les Européens et, dans une moindre mesure Israël, les différentes composantes de la rébellion de Daech cherchent  à se propager sur le plus grand territoire. Les rentrées pétrolières de Daesh sont  estimées à 2 millions de dollars par jour grâce à son trafic avec la Turquie
.  



Rappelons que l’Arabie saoudite et le Qatar ont financé et formé les terroristes de l’État islamique pour le compte des États-Unis. Israël hébergeant l’EIIL dans le plateau du Golan et l’OTAN, en collaboration avec le haut commandement turc, est impliqué depuis mars 2011 dans la coordination du recrutement des combattants djihadistes envoyés en Syrie. En outre, les brigades de l’EIIL en Syrie et en Irak sont encadrées par des forces spéciales occidentales et des conseillers militaires. Au nom de l’Islam, Daech sert les intérêts des occidentaux. Ceci peut être bien relaté à travers la volonté de renverser le régime Assad
.

Quel est leur fond idéologique


Professant une idéologie d’un Islam fondamentaliste, intégriste, Daech fait croire à ceux qui le rejoignent qu'ils peuvent racheter leur conduite passée en devenant djihadistes. Il promet un accès direct et immédiat au paradis si les recrues acceptent de participer à des attentats suicides
.

Daech présente l’image figée et monolithique  de l'islam. Il emprisonne le débat dans un enclos métaphysique et par conséquent sans réponse, ce qui lui permet de contourner la réalité des causes et  l'expansion de tel idiologie. Les fanatiques de Daech se présentent comme des défenseurs de l'Islam et surtout les seuls capables de redorer le blason des musulmans en reconstituant cet âge d’or du califat
.

Divers groupes terroristes revendiquent une filiation avec Daech. Les terroristes algériens du groupe « Jund al-Khilafa » - « les soldats du califat » -, qui a enlevé le français Hervé Gourdel dans les montagnes de Kabylie, auraient ainsi agi en son nom
.

A vrai dire, ce que prônent ces fanatiques religieux est contraire à l’esprit de l’Islam car même en temps de guerre, les musulmans ne doivent pas mal traiter leurs adversaires, le Jihad est autorisé pour la défense-légitime et pas pour asservir les autres
.

Quels sont leurs vrais objectifs


Daech instrumentalise pour construire un récit intemporel et mythifié capable de justifier leur mainmise sur le pouvoir. Ils usent et abusent d'un discours polysémique, habilement diffusé sur Internet, faisant référence aux maux des sociétés modernes (nihilisme, indignation, humiliation), aux luttes politiques, retranscrites par eux en langage communautaire, qui animent le monde arabo-musulman, et enfin à un imaginaire collectif d'un islam fantasmé, idéalisé
.

En effet, Daech est un mouvement terroriste qui dépasse dans une large mesure les autres mouvements de l’Islam radical, tel que les frères musulmans, ou Al-Qaida. Dès 2004, ce groupe commence à diffuser des vidéos de décapitations d’otages occidentaux puis d’Irakiens, « traîtres » supposés. La logique fratricide de l’EI les conduit à déclencher une guerre confessionnelle contre les chiites. La barbarie de leurs exactions met bientôt le groupe au ban des plus fondamentalistes. La particularité de leur projet politique dépasse le simple aspect religieux mis en avant
.

Comment combattre Daech
?


Le meilleur moyen de combattre Daech, est de mener un double combat. Celui du terrain et celui des idées. C’est ainsi qu’il faut contrer les idées obscurantistes au moyen d’une réflexion éclairée, d’un état d’esprit d’ouverture, ainsi que d’un comportement de tolérance et de respect. Le monde musulman est appelé à une réelle politique d’alphabétisation, la porte de l’Ijtihad doit être ouverte afin de renouveler la pensée musulmane. La liberté de la pensée et de l’expression demeurent les mots d’ordre dans un monde souffrant du mal dogmatique
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Sur le terrain, il faut lutter contre les régimes autoritaires qui alimentent la rhétorique haineuse de ce groupe. En marginalisant une partie importante de leur population, en réprimant d’une manière aveugle et féroce toute opposition à leur pouvoir
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Le combat pour l’établissement d’une réelle démocratie, et l’engagement dans des réformes économiques, sociales, et culturelles sont le vrai gage d’un changement efficace. Seul l’Etat de Droit, la lutte contre la corruption et la rente, la promotion de l’initiative privée, et la chasse à la rente peuvent sortir le monde arabo-musulman de la pauvreté et de la misère, pour qu’il soit protégé contre les extrémistes et les discours intégristes


A vrai dire, on ne peut plus commander les gens au noms d'une religion, on ne peut plus tuer à son nom, on ne peut plus exiger des gens de suivre aveuglément un pouvoir qui met la religion en avant dans son mode de gouvernance, la religion est et doit rester dans la sphère privée, la mettre sur la place publique c'est compromettre son message divin qui met sur les fonts baptismaux la responsabilité de chacun



الاربعاء 4 فبراير 2015

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