CPS de l’UA: le rôle actif de la femme marocaine dans le maintien de la paix en Afrique mis en avant devant le Séminaire ministériel de Haut niveau du CPS en Namibie
Addis-Abeba – Le rôle de la femme marocaine et sa participation active aux opérations de maintien de la paix particulièrement en Afrique ont été mis en avant, samedi à Swakopmund en Namibie, devant le Séminaire ministériel de Haut niveau du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) sur la «participation des femmes au processus de paix».
Intervenant au nom du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, a affirmé que le Maroc, conscient de de l’importance du rôle des femmes dans le maintien de la paix en Afrique, s’est engagé à plusieurs niveaux.
M. Arrouchi a cité dans ce sens notamment la participation active de la femme marocaine aux opérations de maintien de la paix, en particulier en Afrique, la présence de plusieurs femmes marocaines en tant que membres du réseau africain FemWise et qui font partie de la phase pilote de décentralisation de ce mécanisme relevant de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et la création du Groupe des Amis sur les défis croisés des changements climatiques et de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité en février 2023.
Le diplomate marocain a également cité le rôle joué par les Forces Armées Royales (FAR) qui œuvrent sur Très Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, Chef Suprême et Chef d’État-Major Général des FAR, à la promotion de la participation des femmes dans les contingents marocains, notamment aux postes de commandement.
Le diplomate marocain a relevé qu’en Afrique, les femmes sont délibérément visées par les groupes extrémistes et insurrectionnelles, faisant d’elles des cibles vulnérables dans les conflits armés en Afrique.
A cet effet, le Maroc souligne l’urgence de combler cet écart et de garantir une mise en œuvre effective de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU qui incarne un engagement vital pour protéger les femmes en période de conflit et pour les inclure activement dans les processus de règlement conformément aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a souligné M. Arrouchi.
Le diplomate a insisté qu’il est impératif que les voix et les besoins des femmes soient pleinement intégrés dans toutes les initiatives de paix et de sécurité, afin de garantir des solutions durables et inclusives pour tous.
En effet, a-t-il réaffirmé, les femmes ne sont pas simplement des victimes passives des conflits, mais également des actrices de changement dont le leadership est crucial pour le processus de paix.
“Notre Continent regorge de success stories de femmes leaders dont la participation fut déterminante pour sortir leurs pays des cycles de l’instabilité et de la guerre. Notre engagement doit rester ferme en vue de garantir et promouvoir l’inclusion et la participation des femmes dans nos efforts pour construire une Afrique stable et prospère”, a réitéré le diplomate marocain.
Dans ce cadre, l’UA et ses États membres sont appelés à adopter une approche inclusive, pour lever des barrières se dressant devant la pleine participation des femmes aux processus de paix et renforcer leurs capacités dans ce domaine, a affirmé M. Arrouchi, notant que la coopération Sud-Sud et les partenariats triangulaires sont des leviers importants pour atteindre ses objectifs, en permettant l’échange d’expérience et de bonnes pratiques.
C’est dans cette même perspective que le Royaume a pris une mesure significative en lançant en mars 2022 son premier Plan d’Action National sur les Femmes, la Paix et la Sécurité (PAN) et ce, en accord avec la résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU, a mis en avant le diplomate marocain.
Cette initiative, réalisée de manière participative et inclusive, s’inscrit dans le cadre du Projet de Sa Majesté le Roi Mohammed VI d’une société moderne et démocratique, basée sur l’égalité hommes-femmes et la protection des droits des femmes, a-t-il rappelé.
Aligné sur le cadre de résultats continental de la mise en œuvre de l’Agenda de l’Union Africaine pour les femmes, la paix et la sécurité en Afrique, le PAN sert de catalyseur pour l’action dans trois domaines prioritaires à savoir la diplomatie préventive, la médiation et le maintien de la paix; la culture de la paix et de l’égalité; et la participation économique des femmes, a souligné M. Arrouchi.
Le plan d’action national poursuit également les efforts engagés en matière de formation particulièrement de « Mourchidate » en matière de prévention de l’extrémisme, ce qui leur permettra ainsi de jouer un rôle dans la promotion d’une culture égalitaire et de paix, a ajouté le diplomate marocain, notant que ce plan national accorde également de l’importance à l’autonomisation économique des femmes qui est au cœur des politiques publiques nationales depuis deux décennies et qui est un autre moyen de lutte contre la violence.
Revenant sur la situation en Afrique, M. Arrouchi a relevé que si les femmes “constituent le pilier de nos sociétés, il est regrettable de constater qu’elles demeurent largement sous représentées dans les processus de paix à travers le continent”.
Les femmes ne sont pas uniquement des victimes des conflits armés, mais également, et surtout, des artisanes de paix dans un monde en perpétuel changement, a-t-il souligné, notant qu en 2021, seulement 19% des femmes ont été impliquées dans les négociations menées par l’ONU en qualité de négociatrices ou d’observatrices.
De plus, sur 17 conflits récents, les femmes ne constituent qu’environ 14% des équipes de négociation, et ce malgré le caractère essentiel établi sur la nécessité de leur participation pour promouvoir la paix par la prévention, la gestion, la résolution des conflits et la garantie de l’égalité des droits, a noté le diplomate.
La faible participation des femmes aux processus de paix reflète la profondeur des inégalités structurelles entre les femmes et les hommes dans nos sociétés, ainsi que la persistance de stéréotypes de genre affectant la participation des femmes dans les processus de diplomatie préventive, de médiation, et de négociations, a-t-il déploré.
Il s’agit également d’un obstacle important pour l’efficacité des processus de paix et la pérennité de leurs résultats, car l’on ne peut imaginer la pleine application d’accords de paix sans la participation active et à tous les niveaux des femmes, a souligné le diplomate marocain.