Au Maroc, un pays où les normes religieuses imprègnent profondément la société, le débat sur l’égalité entre les genres demeure une question brûlante, notamment en ce qui concerne l’héritage et la tutelle légale des enfants par les mères. Une étude réalisée par le groupe Sunergia et intitulée « Égalité des genres au Maroc : Héritage et tutelle légale« , menée dans le cadre de l’enquête, se penche sur ces sujets cruciaux pour la réforme de la Moudawana.
L’égalité en matière d’héritage fait l’objet de vifs débats au Maroc. Dans le cadre de cette étude, seuls 24 % des Marocains sondés se déclarent en faveur de l’égalité homme-femme en matière d’héritage, tandis que 69 % y sont opposés. Les partisans de cette égalité se retrouvent principalement parmi les femmes (31 %), les jeunes âgés de 18 à 24 ans (34 %), les personnes âgées de plus de 65 ans (36 %), et les habitants du Sud du pays (28 % pour et 62% contre). En revanche, une écrasante majorité d’hommes (76 %) rejettent cette idée. Les tranches d’âge de 35 à 44 ans et de 45 à 54 ans sont celles qui s’y opposent le plus, avec respectivement 76 % et 77 %.
En ce qui concerne la tutelle légale des enfants par les mères, la tendance est plus favorable à l’égalité. En effet, 74 % des Marocains interrogés soutiennent l’idée que les mères devraient bénéficier du statut de tuteur légal de leurs enfants au même titre que les pères. Les femmes (78 %) se montrent particulièrement en faveur de cette réforme. En analysant les réponses par catégorie socio-professionnelle (CSP), il apparaît que ce sont surtout les personnes relevant de la CSP C qui affichent le plus fort taux d’opposition à cette égalité en matière de tutelle légale des enfants, avec 26 % d’opinions contraires, souligne l’étude.
Comparativement à la question de l’héritage, la réforme du système de tutelle légale des enfants semble rencontrer moins de résistance. Cette constatation rejoint les conclusions précédentes de l’étude menée en 2022 sur le même sujet, où aucune différence significative n’avait été relevée.
Ainsi, cette étude met en lumière les perceptions divergentes au sein de la société marocaine concernant l’égalité des genres, notamment en ce qui concerne l’héritage et la tutelle légale des enfants. Si le chemin vers une pleine égalité reste semé d’obstacles, ces résultats montrent également une évolution positive vers une reconnaissance plus équitable des droits des femmes dans la société marocaine.
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